Thierry Noir
Interview Video
Né à Lyon en 1958
Ne trouvant pas sa voie dans la cité des Gones, Thierry part pour Berlin en Janvier 1982 avec deux petites valises, séduit, à priori, par les possibles de cette enclave occidentale à l’intense bouillonnement culturel, attiré par la musique de David Bowie et Iggy Pop, qui eux aussi avaient habité à Berlin-Ouest quelques années auparavant.
Il trouve tout de suite sa place dans un ancien hôpital, transformé en centre de jeunes, avec vue imprenable sur le mur… Bonjour l’ambiance !
Deux ans plus tard, en Avril 1984 avec Christophe Bouchet, rencontré sur place, ils décident, candides et nonobstant le danger, de se mesurer au monstre de béton en le couvrant de leurs personnages, démarche inédite, sans souci politique ou d’embellissement.
L’urgence des interventions impose des motifs simples aux couleurs de préférence vives bien que soumises aux aléas des pots de peinture récupérés sur les chantiers.
Ses fresques murales prirent avec les années des proportions considérables et furent rapidement reconnues par la scène artistique. La sortie du film de Win Wenders, Les ailes du désir, en Mai 1987, où apparaissent ses interventions, assure à Thierry une visibilité internationale.
Ses peintures, avec leurs couleurs vives et leur poésie mélancolique, sont parmi les plus représentatives de l'art du mur de Berlin. Elles y restent plus longtemps que les autres et survivent à la chute du mur de novembre 1989.
Les peintures de Thierry Noir prennent alors une place toute particulière et singulière, celle d’une osmose exceptionnelle entre l’histoire de l’art, celle de la liberté et de l’Histoire tout court, elles deviennent le symbole de la liberté retrouvée après la réunification des deux Allemagnes, et la fin de la guerre froide.
Noir est aujourd’hui une figure emblématique du street-art dont il est un des précurseurs. A Londres, en Avril 2014, la Howard Griffin Gallery, lui rend un bel hommage par une exposition rétrospective.
Notre passeur de mémoire
fait d’un mur de prison
une fenêtre ouverte sur l’horizon.
On le croise encore, sa blessure en bouche,
dans les rues éprises de liberté.